« Au bal masqué oh hé oh hé »

Carnaval et Saint-Valentin, même combat !
Étonnant ? Pas tant que ça !
On le sait, la plupart des fêtes traditionnelles françaises ont des origines romaines avant d’être « adaptées » par l’Église.
Chez César
Ainsi la Saint-Valentin et le Carnaval prennent racine dans un même culte latin : les Lupercales (Lupercalia).
Célébrées chaque 15 février, ces fêtes marquent la fin de l’année romaine, qui débute alors le premier jour de mars.
Au Nouvel An, les compteurs sont remis à zéro, comme un symbole de renouveau et résurrection.
Avant ça, c’est open bar !
Alcool, banquets, orgies, rites, et même les esclaves qui jouent à être les maîtres …
Les fêtes de fin d’année ont un rôle exutoire.
Comme pendant les Saturnales (qui ont donné Noël) ou les Bacchanales (héritées des Grecs en l’honneur du dieu du vin, Bacchus / Dionysos).
Les Romains considèrent également l’hiver comme une période magique permettant la communication avec l’au-delà.
C’est aussi le cas chez les celtes, pour lesquels Samain (l’ancêtre d’Halloween) était l’occasion d’entrer en contact avec les démons et les divinités maléfiques.

Le « cover » papal
Cet état d’esprit n’a évidemment pas plu à l’Église, lorsque elle établit le monothéisme.
Mais, faute de réussir à les interdire, les Lupercales prennent un tour catholique, ce qui facilite les conversions.
Afin de les assimiler, le calendrier religieux cale ces fêtes traditionnelles entre deux célébrations validées par le Pape :
_ l’Épiphanie (6 janvier), la visite des Rois Mages à l’Enfant Jésus,
_ et le Mardi Gras (dont la date varie parce qu’elle est fixée en fonction de Pâques), la veille du Carême, cette période de jeûne en souvenir de Jésus et des 40 jours de méditation dans le désert.
D’où vient le mot « Carnaval » ?
Cette longue période festive devient « Carnaval » en 1549.
Il existe deux origines possibles au nom.
_ Le verbe latin « carnelevare » : littéralement « enlever la viande », une des règles du Carême.
_ L’expression latine « carrus navalis » : littéralement « char de mer », en référence aux chars en forme de bateau qui défilaient en l’honneur de Dionysos.
Masques, déguisements et autres symboles
Le travestissement
Nous l’avons expliqué : les fêtes à l’origine du carnaval étaient hard !
Et avec le temps, le niveau de débauche est croissant.
Au Moyen Âge, naissent différentes « fêtes dans la fête » (comme celle des fous), qui se caractérisent souvent par un esprit de liberté excessive.
Les masques et les déguisements apparaissent alors comme un moyen d’éviter les possibles conséquences d’une folie passagère.
Les débordements arrivent à leur paroxysme au XVIe, au grand dam de l’Église.
En 1509, une ordonnance de François Ier interdit alors l’usage de masques et déguisements.
Les chars
Lors des Bacchanales romaines, la foule réalisait des processions, derrière les carrus navalis.
Des hommes montaient sur ces faux bateaux montés sur roues et entonnaient des chants satyriques.
La multitude, souvent déguisée, les suivait en dansant.

Les confettis
Un classique du carnaval depuis le Moyen Âge !
La coutume de lancer des objets pendant les défilés naît à Milan, lorsque les nobles italiens offraient des bonbons et des fleurs au peuple.
En réponse, ils recevaient souvent … des oeufs pourris !
En 1597, le gouverneur de la ville dût condamner ces échanges alimentaires car ils finissaient souvent en baston générale !
La coutume réapparaît au XVIIIe siècle, sous forme de lancement de petits dragées :
_ au coriandre, appelés coriandoli (nom italien pour les confettis en papier).
_ à la pâte de fruits confits, d’où vient le mot confetti.
On retrouve également des références au lancement de friandises ou même des boules d’amidon, pendant les Saturnales romaines.
Soit pour attirer l’attention de la personne dont on était attiré.
Soit pour souhaiter la fertilité à un couple (de là est née la coutume du lancer de riz dans les mariages espagnols).
