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Ces comptines qui racontent l’Histoire

    Et que l’Histoire a oubliées ! 



    « Il pleut, il pleut, Bergère »

    Rien à voir avec la météo !

    À l’origine, cette comptine est un air tiré d’un opéra (Laure et Pétrarque) écrit en 1780 par Fabre d’Églantine.
    Si elle est devenue célèbre, c’est parce qu’elle a été chantée (pour la première fois hors théâtre) le lendemain de la prise de la Bastille.
    Le 15 juillet 1789 donc !

    Il faut dire que les paroles de la comptine tombent pile poil dans le contexte politique de l’époque.

    « L’orage » gronde (la révolution) et les « blancs moutons » n’ont qu’à bien se tenir (les nobles aux perruques poudrées) !

    Quant à « la Bergère », c’est Marie-Antoinette, qui aimait jouer à la paysanne dans sa ferme versaillaise, Le Hameau de la Reine.

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    « Dansons la capucine »

    Dans la même veine révolutionnaire, il y a cette autre comptine à clef : Marie-Antoinette est la « Voisine ».

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    « Le Bon Roi Dagobert »

    La Révolution française ne s’attaquait pas qu’à Marie-Antoinette, Louis XVI en a aussi pris pour son grade !

    Notamment avec cette comptine qui ne parle pas du tout du roi mérovingien Dagobert Ier (vers 600–639), que des écrits décrivent pourtant comme un véritable maladroit.

    C’est bien Louis XVI qui est au centre de cette chanson révolutionnaire, destinée à se moquer de sa nonchalence.

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    « Compère Guilleri »

    Ce personnage de comptine a vraiment existé.

    Ce fameux Compère était un soldat démobilisé, ayant vécu sous le règne de Henri IV (1553-1610).

    Après les guerres de religion, la période de paix a entraîné l’inactivité des régiments en France.
    Pour occuper leur temps libre, certains soldats devinrent bandits de grands chemins.

    Ainsi Guilleri et sa bande ont pillé des villages et des châteaux dans plusieurs contrées (Bretagne, Vendée, Poitou).
    Un Guilleri pas guilleret ! (Oui, elle était facile !)

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    « Malbrough s’en va-t-en guerre »

    Lorsque le roi espagnol Charles II meurt sans descendance, les grands d’Europe se disputent aussitôt son héritage.
    Ainsi pendant cette guerre de succession, qui dure de 1701 à 1714, les Français ont affronté l’Autriche et l’Hollande dans les Pays-Bas espagnols.

    Le 11 septembre 1709, a lieu la bataille de Malplaquet, pendant laquelle le capitaine John Churchill, premier duc de Malborough (et ancêtre de Winston), se fait blessé.

    Les Français détestent cet anglais ambitieux.
    D’abord parce que c’est l’ennemi, mais surtout parce qu’il veut prolonger une guerre qui a déjà bien affamé le pays.

    Du coup, une chanson est créée pour le railler, Malbrough s’en va-t-en guerre … Et tant qu’à y être, on ne le blesse pas, on le tue !

    En 1781, Beaumarchais la rend célèbre en l’intégrant à sa pièce Le Mariage de Figaro.
    Grand succès populaire, d’autant plus quand Louis XVI l’interdit !

    Ironie du sort, Malbrough s’en va-t-en guerre devient aussi un tube à la cour.
    Après l’avoir chanté au petit dauphin, sa nourrice l’apprend à la reine Marie-Antoinette, qui en fait définitivement l’air à la mode.

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    « L’Empereur, sa femme et le petit Prince »

    De nos jours, les enfants chantent cette comptine pour apprendre les jours de la semaine.

    Pourtant, elle a été écrite pour se moquer de Napoléon III (1808-1873), le dernier empereur de France.
    « Sa femme » est l’Impératrice Eugénie de Montijo (1826-1920) et le « petit prince » … est leur fils, Louis-Napoléon (1856-1879), évidemment !

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