Plus près du film gore que de Disney !

On vous avertit : après avoir lu cet article, vous n’oserez plus les chanter aux enfants !
Petit voyage au pays de la cruauté !
« Il était un petit navire » … Mangeons le mousse !
Il était un petit navire … Qui n’avait ja-ja-jamais navigué …
Il partit pour un long voyage … Sur la mer Méditerranée
Au bout de cinq à six semaines … Les vivres vinrent à manquer
On tira à la courte paille … Pour savoir qui serait mangé …
On s’en doutait : cette comptine, qui a plusieurs siècles, est à l’origine un chant de marins.
Elle était donc entonnée par de grands gaillards, habitués aux vicissitudes des longues traversées et à la rudesse de la vie en mer. Et si les premières strophes se laissent facilement reprendre par nos enfants, la seconde partie est souvent oubliée.
Et heureusement !
La comptine raconte comment des marins affamés tirent à la courte paille pour désigner celui d’entre eux qui passera littéralement à la casserole.
Le sort désignant le plus jeune, ses aînés débattent sur son mode de cuisson !
En somme, un Cauchemar en Cuisine sur la mer ! Ohé, ohé !
Le sort tomba sur le plus jeune … C’est donc lui qui fut désigné …
On cherche alors à quelle sauce … Le pauvre enfant sera mangé …
L’un voulait qu’on le mit à frire … L’autre voulait le fricasser …

« Une souris verte » … Ou les douces joies de la torture !
Une souris verte qui courait dans l’herbe.
Je l’attrape par la queue, je la montre à ces messieurs.
Ces messieurs me disent : Trempez-la dans l’huile,
Trempez-la dans l’eau. Ça fera un escargot tout chaud !
Cette comptine est une énigme pour la plupart des gens.
Pour rassurer les enfants, on en fait une sorte de poème surréaliste digne de Paul Éluard.
Que nenni ! Elle aurait été écrite suite à la Guerre de Vendée (1793-1796) et décrirait un soldat vendéen torturé par des Républicains.
Avec le temps, certaines strophes ont été ajouté, histoire d’édulcorer la cruauté avec du burlesque.
« Je la mets dans ma culotte … Je la mets dans mon chapeau … ».
Mais a-t-on réellement estompé son côté glauque ? Pas sûr …
« Jean petit qui danse » … Ou faisons la ronde autour de la roue !
Jean petit qui danse
De son doigt il danse
De tout son corps il danse
De sa tête, de son pied, de son bras …
Exemple type de l’humour noir de nos ancêtres !
Car cette comptine, sensée apprendre l’anatomie aux tout-petits, est en fait la description scandaleusement joyeuse d’un supplice. Oui, l’exposition publique sur une roue juste après un écartèlement !
Oh, que c’est festif !
« La légende de St Nicolas » … Ou le repas de Noël qui change de la dinde !
Un classique des compils de Noël pour enfants.
Alors oui, la comptine donne la part belle à Saint Nicolas (Santa Claus), figure équivalente au Père Noël, et tout est bien qui finit bien.
Mais avant ça, c’est tout de même la « charmante » histoire de trois enfants qui sont découpés par un boucher (inspiration du Père Fouettard).
Ils étaient trois petits enfants,
Qui s’en allaient glaner aux champs.
Tant sont allés, tant sont venus,
Que vers le soir se sont perdus.
S’en sont allés chez le boucher
« Boucher, voudrais-tu nous loger ? »
« Entrez, entrez, petits enfants,
Y’a de la place assurément. »
Ils n’étaient pas sitôt entrés
Que le boucher les a tués,
Les a coupés en p’tits morceaux …
Cruel oui, mais pragmatique !
(Ça rappelle le scénario de Delicatessen (1991) de Jean-Pierre Jeunet.)
Et bien je n’ai plus envie de fredonner !!!!
Tant que les enfants ne comprennent pas !