Au marché de la langue française !

C’est la fin des haricots !

Se dit : comme disait Pierre Dac !
« C’est quand les carottes sont cuites que c’est la fin des haricots et bilatéralement ! »
Date : XIXe siècle
Au XIXe siècle, les haricots constituent le repas le plus basique et médiocre servi aux élèves d’internats.
En quelque sorte, le fond de tiroir pour les soirs de misère !
Alors quand il n’y a même plus d’haricot, c’est vraiment la fin de la fin !
Courir sur le haricot

Se dit : Lorsque quelqu’un casse les pieds !
Date : fin du XVIe siècle
Car justement, cette expression n’a rien à voir avec le légume, mais avec un orteil.
Ce que désigne « haricot » dans l’argot du XIXe siècle.
Au XVIe siècle, on disait déjà « courir quelqu’un » et « haricoter » pour dire « importuner ».
Mi-figue, Mi-raisin

Se dit : D’un entre-deux : un peu de bon, un peu de mauvais !
Date : XVe siècle
L’expression remonterait au XVe siècle.
Bien que les deux fruits étaient couramment consommés pendant le Carême, le raisin était considéré plus noble que la figue.
Il semble que l’expression évoque aussi une supercherie des marchands de Corinthe qui vendaient, ensemble et au prix fort, les deux fruits mélangés … sans le préciser !
Se fendre la poire

Se dit : Lorsqu’on rit à gorge déployée.
Date : 1832
Cette expression est en fait une blague qui se prolonge depuis le XIXe siècle !
En 1832, Charles Philipon caricature la tête du dernier roi français, Louis-Philippe.
De cette époque, naît l’usage du mot « poire » pour « visage ».
Tomber dans les pommes

Se dit : D’un évanouissement.
Date : XIXe siècle
Certains pensent qu’il s’agit d’un dérivé de l’autre expression du XVe siècle : « tomber en pâmoison ».
Mais il semble qu’elle soit surtout une création de l’écrivain George Sand.
Elle avait écrit à une amie « être dans les pommes cuites » pour parler d’une grande fatigue.
Sucrer les fraises

Se dit : Lorsqu’on est complètement gâteux !
Date : XVIe siècle
L’expression ferait référence aux courtisanes âgées du XVIe siècle, qui tremblaient tant, qu’elles répandaient du sucre sur leurs collerettes volumineuses appelées « fraises ».
Mais c’est à partir du XXe siècle que l’expression est devenue commune.
Au point qu’elle est utilisée dans Mort à crédit (1936) de Louis-Ferdinand Céline, pour parler des tremblements d’un alcoolique.
… Pour des prunes

Se dit : Quand quelque chose ne vaut rien.
Date : 1148
Cette fois, on parle bien d’un vrai fruit : les prunes de Damas.
Mais en rappel d’un fiasco français !
Le 23 juillet 1148, les croisés, envoyés par Louis VII (pour expier l’incendie d’une église), assiègent la ville syrienne.
Ils renoncent à l’offensive au bout de 4 jours, affaiblis par la forte chaleur et les flèches ennemies.
Une croisade qui n’aura servi que pour les prunes de Damas, nouvelle variété rapportée en France !
Poireauter

Se dit : De l’action d’attendre trop longtemps immobile.
Date : XIXe siècle
Au milieu du XIXe siècle, on parlait de « planter son poireau », l’équivalent de « rester planté », toujours d’actualité.
On comprend l’idée : patienter à la verticale comme un imbécile !
Mais, au fait, pourquoi dit-on « poireauter 107 ans » ?
Parce que c’est le temps qu’a duré la construction de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris.
En rang d’oignons

Se dit : Quand on est placés « à la queue leu leu » !
Date : XVIe siècle
Cette fois, rien à voir avec le légume !
L’expression naît au XVIe siècle en référence à Artus de la Fontaine Solaro, dit le baron d’Ognon.
Chef du protocole lors des États Généraux de Blois en 1588, il organisait les députés avec sévérité, les faisant se serrer et les plaçant selon leur rang.
Les Rangs d’Ognon deviennent « en rang d’oignons » au XVIIe siècle.
S’occuper de ses oignons

Se dit : Pour signifier à quelqu’un qu’il s’occupe de ses affaires …
Date : XIXe siècle
… de ses pieds ou de ses fesses !
Car c’est ce que veut dire « oignon » dans cette expression !
Si, si … Dans l’argot du XIXe siècle, le mot désignait ces deux parties du corps.
Le Dictionnaire du français non conventionnel de Cellard et Rey évoque une autre origine possible.
Les femmes d’antan vendaient sur le marché les oignons qu’on leur laissait cultiver dans un coin de jardin.
Une toute petite indépendance qu’on leur reprochait à la première occasion : « Occupe-toi de tes oignons ! »
C’est un navet !

Se dit : D’un très mauvais film.
Date : XIIIe siècle
Émile Zola utilisa l’expression dans son roman L’Oeuvre (1886), pour qualifier une peinture.
Dès le XIIIe siècle, le navet devient un symbole de nullité tant ce légume est répandu et peu cher.
L’expression se serait popularisée pour les œuvres d’art dès 1798.
À cette date, une statue d’Apollon quitte Rome pour être exposée à Paris.
Les artistes français se moquent de sa blancheur et sa faible carrure, en l’appelant « le navet épluché ».
Aujourd’hui, on ne parle de « navets » qu’au cinéma (« un nanar »).
Les carottes sont cuites !

Se dit : Quand il n’y a plus d’espoir !
Date : XVIIIe siècle
C’est aussi un célèbre code secret employé sur Radio Londres pendant la Seconde Guerre mondiale !
Mais cette expression est née bien avant le Général de Gaulle !
Au XVIIIe siècle, « avoir ses carottes cuites » signifiait être mourant, puisque ces légumes étaient l’accompagnement idéal des plats de viande … froide !

Je suis tombée ici en cherchant des expressions à mettre dans ma nouvelle…
Le blog est top ! À ma grande honte, je n’étais jamais ici, malgré le fait de suivre vos publications sur Instagram (pour moi, la vraie problématique d’Insta, trop de contenus à lire et voir, et on reste en surface, surtout quand on tient un blog)
Alors, voilà, ravie de tomber sur le blog, je reviendrai, par contre… pas de boutons pour s’abonner directement ici ! Dommage, non ? Je mets en marque-page, ça marche aussi… Mais je suis sur wordpress, et j’aime bien pouvoir mettre les blogs sur ma liste de lecture…
Je dis ça hein… je dis rien 🙂
Sabrina
Bonsoir Sabrina !
Merci pour votre gentil commentaire et vos suggestions …
En effet, l’idée de l’abonnement est excellente et je vais m’y atteler.
Une newsletter est en cours de préparation.
Bon courage pour votre nouvelle … et je m’en vais de ce pas faire un tour sur votre blog !
Séverine