Il n’y a pas si longtemps, dans notre galaxie !

Qui, dans les années 1970, aurait parié un dollar sur un western spatial imaginé par le jeune réalisateur de THX 1138 ?!
On vous raconte comment George Lucas fit naître Star Wars.
Ou quand la petite idée d’un geek est devenue le plus gros carton de tout l’univers … ou presque !
1 – La même vocation qu’Anakin !
Avant de se lancer dans la conquête spatiale (!), George Lucas rêve de piloter … des automobiles !
Fan de courses, il envisage une carrière professionnelle.
Jusqu’au 12 juin 1962, quand il a un accident de la route au volant de son Autobianchi Bianchina.
George Lucas a 18 ans et après deux semaines en soins intensifs, il doit renoncer à sa vocation.
On retrouve tout de même sa première passion de la F1 dans Star Wars.

2 – Un nouvel espoir
George Lucas choisit alors d’intégrer une école de cinéma.
Il vient tout juste de découvrir Fellini, la Nouvelle Vague et le cinéma expérimental américain.
Malgré la réticence de son père, il part pour l’université de Californie du Sud.
Ses courts-métrages à très petit budget lui valent rapidement l’admiration et l’amitié d’autres réalisateurs, notamment l’étudiant Steven Spielberg et le débutant Francis Ford Coppola.
3 – Les débuts de la Force
C’est Coppola qui lui permet de réaliser son premier long métrage, THX 1138.
Avec un budget de 777.777 $ … 2.000 fois plus que pour ses premières oeuvres !
THX 1138 est une ébauche des films à venir.
On y trouve déjà la Force, un jumeau et un méchant qui se révèle être le père.
La différence ? Les personnages ont des prénoms à coucher dehors !
Malgré un certain succès critique, George Lucas est mécontent.
Écoeuré par son partenariat avec les studios Warner, il fonde sa propre société de production Lucasfilm qui lui permet de contrôler ses oeuvres.
4 – Lucas passe du côté obscur !
En 1971, George Lucas accepte enfin d’écouter les conseils de sa femme, la monteuse Marcia Lucas, et de son ami Francis Ford Coppola.
Réaliser un film plus touchant, près du public et sans robots, ni noms à chiffres !
Ainsi naît American Graffiti, un film plus commercial qui s’adresse à un public adolescent.
C’est le succès de l’été 1973 et il obtient plusieurs récompenses.
Au casting, deux débutants qui ne vont pas le rester longtemps : Ron Howard et Harrison Ford.

5 – Son Space Opera
Le succès l’encourage à enfin réaliser son grand projet : le Western de l’Espace, Star Wars.
Le tournage est loin d’être idyllique : tornade dévastatrice, problèmes d’heures supplémentaires …
Et une fois monté, George Lucas déteste son film et refuse de le sortir à la date prévue, fin 1976.
Les rushes sont retravaillés par son épouse, Marcia Lucas, et Richard Chew, deux monteurs de génie.
Pour rassurer les studios, il organise ensuite une première projection privée mais sans effets spéciaux …
Autant dire que la plupart des présents, comme Brian de Palma, sont dépités !
Cependant, d’autres y croient (comme Steven Spielberg) et lorsque le film sort en 1977, l’énorme succès leur donne raison.
Initialement programmé dans 37 salles, il bat des records dans 36 d’entre elles.
La distribution est donc amplifiée.
Les Américains se ruent en masse pour voir et revoir La guerre des étoiles, l’un des films les plus rentables de l’histoire du cinéma.
Quant à Lucas, il fait surtout fortune grâce aux produits dérivés dont il a négocié le contrôle.
Il obtient donc ce qu’il recherchait : une totale indépendance.

6 – L’empereur contre-attaque !
Épuisé par la réalisation de l’Épisode IV, George Lucas confie la suite à un enseignant de son ancienne école, Irvin Kershner.
Ça se passe mal !
Aucun des cinéastes ne veut céder la garde du bébé.
L’un a des idées précises qui prennent leur temps ; l’autre a beaucoup de mal à lâcher prise.
George Lucas veut superviser chacune des étapes.
Mais difficile pour un seul homme de s’occuper du financement, de la production et de la réalisation en même temps.
Le montage n’est pas de son goût, il trouve le rythme du film trop lent.
Il tente de le refaire lui-même, le résultat est pire.
Lucas se laisse convaincre par la première version et se concentre sur le développement du merchandising.
Non seulement la suite connaît un succès encore plus grand, mais l’Empire contre-attaque (1980) est préféré par le public et la critique.
7 – La boucle est bouclée
Le retour du Jedi (1983) connaît moins de rebondissements.
George Lucas a choisi un réalisateur plus malléable, Richard Marquand.
Son premier choix était son ami Steven Spielberg, mais celui-ci est membre de la Directors Guild of America, avec qui Lucas est brouillé.
Le troisième volet plaît moins que le précédent mais la trilogie se ferme honorablement.

8 – Vacances sur Terre
Pendant environ une décennie, George Lucas abandonne les étoiles et revient sur Terre.
Star Wars est aussi fascinante qu’épuisante !
Après avoir envisagé d’en faire douze films, il déclare en 1987 vouloir renoncer aux suites.
Il veut se consacrer à d’autres projets, en particulier Indiana Jones.
Seulement voilà : il n’y a que les sots qui ne changent pas d’avis …
En 1994, il retravaille ses notes initiales.
Il s’intéresse particulièrement à la jeunesse de Dark Vador, figure charismatique qui a enchanté le public à la grande surprise de Lucas.

9 – Skywalker : Origins
Lucas remasterise d’abord la première trilogie, puis il réalise les trois volets de la seconde.
La critique est mitigée pour l’Épisode I (1999) et les fans de la première heure s’en prennent notamment au personnage de Jar Jar Binks.
Pour l’Épisode II (2002), premier film entièrement tourné en numérique, c’est l’interprétation de Hayden Christensen qui subit les foudres du public.
La critique est meilleure pour l’Épisode III (2005).
On accuse George Lucas d’avoir dénaturé Star Wars et d’en avoir fait une machine commerciale.
Quoiqu’on en pense, force est de constater que le public est présent et le succès planétaire.
10 – Planète Mickey
En octobre 2012, on apprend que George Lucas a vendu l’intégralité de sa société Lucasfilm pour la modique somme de 4 milliards $.
Disney est désormais responsable d’une galaxie entière, après avoir fait l’acquisition de toute une clique de super-héros en 2009 (et oui, Marvel, c’est aussi Mickey !).
George Lucas était sensé être consultant sur les prochains films Star Wars.
Mais Disney n’a pas retenu la trame qu’il avait rédigée (la reconstruction de la République, Luke amoureux …).
À partir de l’Épisode VII, il a découvert les opus comme un spectacteur lambda et pas toujours avec joie.
Le scénario du Réveil de la Force lui rappelle trop Un Nouvel espoir de 1977.
Sensation partagée par la majorité des spectateurs et dissipée par le visionnage de l’Épisode VIII.
ll ne manque désormais plus qu’un volet pour savoir si la très riche souris est à la hauteur d’un Wookie …

Ne riez pas : pour 4 milliards, vous aussi vous auriez fait la photo !