Aller au contenu

Héloïse et Abélard : Sexe, Amour et Religion

    50 Nuances d’Ave Maria

    Parce qu’eux, ils ont réellement existé …
    Et que leur réalité a largement dépassé la fiction !
    Flashback, XIIème siècle.

    Un gars, une fille

    Héloïse a 16 ans et c’est un beau parti.
    Jolie, elle est aussi cultivée, grâce à son oncle, l’ambitieux chanoine Fulbert, qui a pris en charge son éducation.

    Un membre du clergé n’est pas de trop pour effacer le halo de scandale qui entoure la famille.
    La naissance d’Héloïse est illégitime et son père est, semble-t-il, un noble reconnu pour son libertinage.

    Héloïse brille dans ses études … Et c’est anormal pour l’époque.
    Elle est une des rares femmes à connaître les Sept Arts libéraux (grammaire, dialectique, rhétorique, arithmétique, musique, géométrie, astronomie).

    À 34 ans, Pierre Abélard aussi est beau et érudit. Il est d’ailleurs célèbre (idolâtré même) pour son allure et son intelligence.
    Il réside chez Fulbert en tant qu’écolâtre (comprenez, un maître écclésiastique), où il ronge son frein et frôle le burn out.

    Héloïse et Abélard
    Exit la Carte du Tendre !

    Chaud bouillant !

    Héloïse et Abélard se rencontrent en 1113 et … Coup de foudre.

    De leur histoire d’amour, spirituel et charnel, est restée une correspondance si enflammée, qu’il faudra attendre 350 ans pour qu’elle soit publiée ! (Lettres des deux amants disponible ici).

    Dans ses lettres, Héloïse invente l’amour libre et elle est la première a revendiquer le désir féminin.
    Pour elle, le mariage est une forme de prostitution pour la femme (en gros, un héritier contre une position). Et on n’aime véritablement qu’hors de ce cadre qui fausse tout.

    Des idées avant-gardistes qui ponctuent leurs relations épistolaires et se concrétisent en une sexualité transgressive.

    « Que de fois n’ai-je pas usé de menaces et de coups pour forcer ton consentement (…)
    J’allais parfois jusqu’à la frapper, coups donnés par amour, (…), par tendresse, (…)
    et ces coups dépassaient en douceur tous les baumes. (…)
    tout ce que la passion peut imaginer de raffinement insolite, nous l’avons ajouté … »

    – Extrait des Mémoires d’Abélard

    Et soudain, c’est le drame !

    En 1116, Tonton Fulbert surprend le couple « comme Mars et Vénus » !
    Scandale ! Abélard est jeté à la porte.

    Mais rien n’arrête le couple interdit et Héloïse tombe enceinte.
    Son amant l’enlève et l’enmène dans sa famille, très loin de Fulbert.

    Héloïse donne naissance à un petit garçon Astrolabe (prénom non chrétien), mais refuse toujours d’épouser le papa.

    « Le nom d’épouse paraît plus sacré (…).
    J’aurais voulu, au risque de te choquer, celui de concubine ou de putain,
    dans l’idée que plus je me ferais humble sous ton regard, plus je m’attacherais de titres à obtenir tes grâces (…).
    Il m’aurait paru plus souhaitable et plus digne d’être ta courtisane plutôt que l’impératrice [d’Auguste]. »

    – Héloïse, extrait de Lettres des Deux Amants

    Cependant, la fille-mère et l’homme d’église sont bien obligés d’y passer et le couple interdit se marie dans le plus grand secret.

    Héloïse et Abélard

    Quand tout va mieux … Couic !

    Fulbert n’attend que ça : un mariage pour sauver l’honneur.
    Mais par ambition et par goût, Héloïse et Abélard jouent au célibat en public. Bien que tout le monde sache qu’il escalade le mur du couvent où elle réside pour faire des galipettes dans les coins !

    Alors Tonton est colère !
    En août 1117, il recrute des écorcheurs, qui châtrent Abélard.

    Quand les notables et le public apprennent l’atrocité, l’affaire se retourne contre Fulbert, qui perd sa fonction et sa fortune.
    Mais garde ses bijoux de famille, lui !

    L’amour malgré tout

    Évidemment, le couple se voit contraint de redéfinir leur relation …
    Mais leur amour ne s’éteint pas.

    Héloïse prend le voile pour faire plaisir à son mari convalescent. Sans pour autant perdre de sa passion.
    Abélard, lui, gagne en tendresse. Il fonde pour elle l’abbaye du Paraclet, dont elle est la première abbesse de 1138 jusqu’à sa mort en 1164.

    Abélard décède en 1142, épuisé par les nombreux conflits théologiques qui lui ont valu deux condamnations.

    Les amants maudits reposent ensemble au cimetière du Père Lachaise à Paris, sous un monument néogothique.

    « Tous les deux réunis jadis par l’étude, par l’esprit, par l’amour, par des nœuds infortunés et par le repentir. »

    – Épitaphe

    En savoir plus !

    Lettres des deux amants , correspondance entre Héloïse et Abélard
    Très sage Héloïse, roman de Jeanne Bourin
    Héloïse, ouille !, roman de Jean Teulé (2015)

    Cliquez sur l’image !

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *