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Mary Poppins : avant / après (1964-2018)

    Supercalifragilisticexpidélilicieux !



    1964 : La première Super Nanny

    La même année, dans les salles sort Goldfinger.
    Pourtant, malgré le charme de James Bond, la star so british qui vend le plus de billets, c’est elle, la demoiselle au parapluie.
    On est bien loin des Beatles qui cartonnent …

    Des débuts difficiles

    Tout commence avec une histoire d’amour-haine, réinventée au cinéma par Tom Hanks et Emma Thompson en 2013 (Dans l’ombre de Mary : La Promesse de Walt Disney).

    Dans les années 40, Walt Disney tombe amoureux de Mary Poppins, héroïne autoritaire qui sur le papier, sévit dans les familles de l’Angleterre édouardienne, depuis 1934.
    Sa créatrice : l’Australienne Pamela L. Travers, une figure controversée qui déteste l’establishment, notamment incarné par l’Oncle Walt.

    mary poppins

    Pourtant, le projet de Disney semble prometteur. Le producteur rêve en grand.
    D’abord d’un dessin animé sucre et miel, puis d’une gigantesque comédie musicale aux ficelles efficaces. Et il veut les droits sur l’oeuvre coûte que coûte …
    Toutes ses idées font chou blanc. Beaucoup trop lisses pour l’activiste australienne.
    Pendant ving ans, Travers refuse tout en bloc : pas de dessin animé, pas de chansonnettes, pas de prétendant pour Mary …

    … Exactement tout ce que Disney s’empresse de faire une fois les droits obtenus. Dans les années 60, les revenus du livre ont diminué, alors Travers a cédé.
    Évidemment, à la première du film, l’auteur est furax. Du coup, elle interdit une quelconque suite à Mary Poppins. Jusqu’à sa mort en 1996 …

    Un Disney pur jus ?

    Dans Mary Poppins (1964), on voit bien que Walt Disney est passé par là …

    Sur la forme du moins.
    On voit bien le mélange des genres qu’adore le créateur de Fantasia (1940). Film live, dessins animés, musique mise à l’honneur, séquences acrobatiques à la Singin’in the Rain (1952) …
    Grâce à ce dernier chef d’oeuvre (il meurt deux ans après), Walt Disney se réconcilie avec la création après le traumatisme Dumbo (1941). Il invente même un nouveau concept, le psychédélisme pour enfants : sans LSD, mais avec des dessins à la craie.

    mary poppins

    Pourtant sur le fond, Mary Poppins garde son message anti-système en filigrane. 
    Revalorisation d’un corps de métier entier (des enfants ont soudain rêvé d’être ramoneurs !).
    Et des revendications sociales (Mrs. Banks est sufragette et les banquiers sont des vilains !).

    mary poppins

    Difficile d’effacer ce contenu implicite quand on garde l’histoire et le personnage principal …
    Finalement, le très conservateur Walt aurait-il été subversif ? …

    2018 : Mary Poppins reprend du service

    Accord de Pamela Travers ou pas, les studios Disney n’ont pas attendu pour plancher sur une suite.

    En 1987 déjà, un scénario a été proposé à l’Australienne âgée de 87 ans … Mais elle déteste à nouveau !
    Disney imagine que les enfants Banks sont devenus parents. Elle préfère une suite immédiate : un an après, la famille Banks originale a tout perdu.
    Autres exigences difficiles à avaler pour les studios : adieu Bert, la Super Nanny doit toujours porter du rouge et pas d’acteurs américains !

    Disney abandonne le projet et à sa mort, Travers cède les droits à Broadway.

    Il faut croire que les héritiers ont fini par préférer la maison de Mickey puisqu’en 2018 sort Le retour de Mary Poppins.

    mary poppins

    À la baguette Rob Marshall, le réalisateur fan de comédies musicales. Roi de l’adaptation sur grand écran, avec Chicago (2002) ou Nine (2009), il fait aussi partie de l’écurie Disney depuis longtemps. Un Pirate des Caraïbes en 2011 et La Petite Sirène sous-peu.

    Dans cette suite, pas de Julie Andrews évidemment, mais Emily Blunt, vue dans Sans un Bruit (2018). 
    Des chansons originales accompagnent une nouvelle histoire, mix des idées de Travers à celles proposées par Disney en 1987.
    Et Dick Van Dyke, le Bert tant détesté, fait une apparition malgré ses 93 ans.

    Tous les ingrédients pour un succès prévisible, avec une sortie en salles pendant les fêtes de Noël. Sans oublier que le public est friand de toutes les versions live des classiques Disney en cours et en préparation.
    Cendrillon (2015) et La Belle et la Bête (2017) ont ouvert le bal !
    Car, en 2019, à nouveau que des pointures : Aladdin par Guy Ritchie , Dumbo par Tim Burton et Le Roi Lion par Jon Favreau.

    « Prenons le rythme … »




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