Poésie, absinthe et revolver !

Entre Paul Verlaine et Arthur Rimbaud, c’était l’amour fou …
Même très, très fou, carrément aliéné !
Et pas vraiment de l’amour, pour dire la vérité.
Le parfait exemple de tout ce qu’il ne faut PAS faire dans son couple.
1- Manquer de confiance en soi
Rimbaud et Verlaine ont en commun une enfance traumatisante, qui a rendu difficile leurs relations sociales et même faussé leur vision du couple.

Les parents Verlaine sont mariés depuis treize ans quand Paul-Marie vient au monde en 1844.
Enfin un héritier, après trois fausses couches qui ont notablement affecté sa mère … Puisqu’elle a conservé les fœtus dans des bocaux à qui elle parle !
Et si ce n’était pas suffisamment glauque, le petit Paul grandit en étant comparé physiquement à ses « frères ».
D’accord, il n’était pas très beau, mais quand même !
Autre événement marquant : depuis 1836, les Verlaine élèvent une jeune orpheline, Élisa.
Paul grandit auprès d’elle, mais ne la voit pas en sœur.
Il en tombe amoureux et voudrait même l’épouser.
Pourtant, Élisa convole avec un riche sucrier, puis meurt en couche.
Une double perte dont Verlaine ne se remet pas.

Chez les Rimbaud, ce n’est guère mieux.
Papa a abandonné sa femme et leurs 5 enfants.
Alors, Maman a fait ce qu’elle a pu, sauf s’en faire aimer.
Dans les lettres à ses amis, Arthur l’appelle « Mother ».
Un mot étranger, ni solennel ni affectueux, idéalement cinglant pour une figure rigide, étouffante, humiliante.
« (…) Et la Mère, fermant le livre du devoir
S’en allait satisfaite et très fière, sans voir
Dans les yeux bleus et sous le front plein d’éminences
L’âme de son enfant livrée aux répugnances. »
_ Poètes de sept ans, Arthur Rimbaud
Les rêves de journalisme et de parution du jeune poète ne sont pas du tout encouragés par sa mère.
Au contraire, ses tentatives de percer à Paris sont récompensées par des gifles et des reproches …
Il faut dire qu’Arthur fuguait !
Quoiqu’il en soit, quand, en septembre 1871, Rimbaud arrive enfin dans la capitale, accueilli par Verlaine à qui il a envoyé deux poèmes …
Il est certain qu’aucun des deux n’est émotionnellement fini !
2 – Croire que 1+1 = 3 … voire plus !
Un an plus tôt, Verlaine a épousé Mathilde, une très jolie adolescente de 17 ans.
Elle est sur le point d’accoucher quand Arthur entre dans sa vie …
Mais elle est déjà sortie du cœur de son mari depuis longtemps !

Le complexé Verlaine est un client assidu des prostituées et le mariage ne le change pas.
Il est prêt à tout pour assouvir ses besoins sexuels.
En exemple, un soir de soulèvement pendant la Commune de 1871.
Alors que Paris est à feu et à sang, Verlaine envoie Mathilde s’occuper de sa mère.
Elle manque de se faire fusiller, pendant que le fils ingrat … s’occupe de la bonne !
En janvier 1872, l’amour entre Rimbaud et Verlaine est à son paroxysme.
Paul décide d‘installer son amant chez lui.
Pendant plusieurs mois, Mathilde supporte cette présence bon gré, mal gré …
Plutôt mal gré lorsqu’elle comprend la vraie nature de leur relation !
En juillet 1872, même Rimbaud se lasse de cet arrangement que personne n’ignore et qui choque tout Paris.
Il force la main de Verlaine et l’entraîne à Bruxelles.
Adieu Mathilde, qui demande aussitôt la séparation légale !
« Effroyable histoire de Paul Verlaine. Pauvre jeune femme ! Pauvre petit enfant ! Et lui-même, qu’il est à plaindre. »
_ Réaction de Victor Hugo à l’annonce du scandale
3 – Abuser de l’apéro … et de l’alcool à 90° !
Verlaine est un gros buveur depuis bien longtemps.
Il a l’alcool violent : à la mort de sa chère Élisa, il manque tuer sa mère à plusieurs reprises.
Pendant ses années de mariage, son addiction a empiré.
Il se soûle à l’absinthe, dont la réputation de rendre fou paraît justifiée !
Il faut dire que la « fée verte » contient un degré d’alcool compris entre 40 et 90º !
Rendu agressif, Verlaine en arrive à l’extrême de violer Mathilde et de frapper leur bébé.
Rimbaud sombre lui aussi dans l’alcoolisme.
Lors d’un dîner mondain, à peine arrivé à Paris, le jeune poète s’est condamné publiquement en agressant un célèbre photographe.
Il était complément saoul.

Rimbaud et Verlaine passent la plupart de leur exil ivres morts.
Et quand ils dessoûlent, c’est pour se battre … ou pire.
4 – Acheter une arme plutôt qu’un bouquet !
Une dispute du couple fait histoire : c’est le « drame de Bruxelles », le 10 juillet 1873.
Après une énième séparation, le couple se retrouve en Belgique.
Mais Rimbaud en a marre et annonce qu’il veut en finir avec cette histoire toxique.
Verlaine compte alors se suicider.
Il sort et achète un revolver Le Faucheux pour 23 francs.
(En 2016, Christie’s revend le 7 millimètres à six coups pour … 434.500 euros !)
De retour à l’hôtel, quand Rimbaud réitére ses menaces de le quitter, Verlaine tire à deux reprises sur lui.
« Voilà pour toi, puisque tu pars. »
Une balle se loge dans le plancher, l’autre dans le bras d’Arthur Rimbaud.

Heureusement pour la littérature (comme Une saison en enfer qui naît juste après), plus de peur que de mal.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là …
5 – Passer par la case prison
À leur sortie de l’hôpital, Rimbaud explique à Verlaine qu’il n’a pas changé d’avis (on le comprend !) : il le quitte.
Verlaine s’approche et touche sa poche.
Pensant qu’il va en sortir son revolver, Rimbaud interpelle un agent de police.
Et les deux poètes finissent au poste !
Verlaine est aussitôt incarcéré en détention provisoire.
Un mois plus tard, il est jugé pour voie de fait, malgré le retrait de sa plainte par Rimbaud.
En raison de son homosexualité notoire et d’un rapport l’accusant d’être Communard, Verlaine écope d’une lourde peine.
Il passe 555 jours en prison.
Une cure de détox forcée et un retour à la religion, qui ne lui rendent ni sa famille ni son amant.
À sa sortie, Verlaine retrouve Rimbaud pour deux jours et demi.
Leur dernière rencontre, bien qu’ils correspondent encore (Rimbaud en profitant pour le faire chanter à l’occasion !).

Verlaine met dix ans pour renouer avec le milieu littéraire.
En 1885, il est interné pour avoir tenter, sous l’emprise de l’alcool, d’étrangler sa mère, avec qui il vit.
Atteint de syphilis et d’une pneumonie aiguë, il décède dans la pauvreté en 1896, à 51 ans.
Quant à Rimbaud, il abandonne la poésie en 1875 et se met à voyager en Europe, puis en Afrique.
Il vit en couple avec une Abyssine, se lance un temps dans le trafic d’armes puis prêche l’Islam !
Des douleurs au genou droit le font rentrer en France en mai 1891.
Malgré une amputation, le cancer progresse. Il décède en novembre, à 37 ans.
« Ils s’admiraient certainement, mais leur amour n’était pas aussi réciproque qu’on a voulu le dire.
Verlaine a gardé cette passion toute sa vie, s’efforçant de faire connaître l’œuvre de Rimbaud.
Pour Rimbaud, clairement, c’était un épisode, avec un début et une fin. »
Jean-Jacques Lefrère, biographe d’Arthur Rimbaud
« Pauvre grand Verlaine ! »
Léon Bloy
il est difficile de croire un inculte de Rimbaud ou Verlaine, quand, depuis la 1ère page il publie une photo qui est un gros « fake »
L’inculte c’est vous, les photos publiées dans cet sont véritables ainsi que les vies pathétiques de ces deux poètes. Grands poètes et grands loosers.