Et en un mot : Inimitable

Lui, Fred Chichin, le guitariste, aimait le rap et James Brown.
Elle, Catherine Ringer, la chanteuse, écoutait de la flûte des Andes et de l’opéra.
Ensemble, Les Rita Mitsouko, ils ont tout joué … et détourné !
Découvrez 10 anecdotes sur le groupe le plus éclectique et original de toute l’histoire du pop-rock français.
1 – Les débuts de la petite Catherine
À 8 ans, Catherine Ringer écoute Georges Brassens, La Callas, les Stones et le Velvet Underground.
Mais la future chanteuse des Rita Mitsouko ne commence pas dans la musique.
Elle fait quelques photos comme mannequin enfant pour des catalogues et magazines de mode.
Puis, à 11 ans, elle joue Kiki dans Les deux coquines, un téléfilm réalisé par Pierre Boursaus et diffusé le 28 février 1969 sur la 1ère chaîne.

2 – Une ado sous emprise
De 1976 à 1982, Catherine Ringer a tourné dans plusieurs films porno.
Une expérience rendue publique qui entraîna un clash avec Serge Gainsbourg, dans l’émission « Mon Zénith à Moi » de Michel Denisot en 1986.
Ce que l’on sait moins, c’est que cette expérience fut subie et traumatisa la chanteuse.
« Quand je suis partie [de chez ma famille] à 13 ans et demi (…), en fait j’ai été emmenée par un pervers narcissique, beaucoup plus âgé que moi …
Faut dire que j’avais aussi envie de quitter le nid familial, j’étais pas facile-facile (…)
Mais finalement je me suis mise à vivre avec un type comme ça (…) qui m’a entraînée à faire pas mal de choses dont j’ai souffert, dont la pornographie. Il m’a fait lire Emmanuelle quand j’avais 14 ans …
Et c’était une époque dans les années 70, où on disait que c’était la liberté sexuelle (…).
En fait, j’en ai beaucoup souffert, c’était très pénible … »
– Interview Entrée Libre (Novembre 2017)
3 – Merci l’extrême-gauche !
Si Les Rita Mitsouko se forme, c’est grâce à un projet monté en 1979 dans la maison populaire de Montreuil.
« Je chantais dans une espèce de spectacle de théâtre d’extrême gauche sur les exclus (…)
On a eu besoin d’un guitariste et Fred est venu.
Il est resté une semaine et m’a débauché : ‘Allez viens, on va faire un groupe de rock´(…)
Ce fut à la fois une rencontre musicale et un coup de foudre. »
– Interview dans Le Parisien
4 – Un nom de parfum
D’où vient ce nom de groupe, Les Rita Mitsouko ?
D’une liste d’associations loufoques réalisée par Catherine Ringer.
La chanteuse s’amusait à mêler des prénoms d’artistes de cabaret avec les noms de parfums de Guerlain qu’elle aimait bien.
Parmi tant d’autres, Twinka Shalimar et Rita Mitsouko …
Fred Chichin préféra le deuxième …
Bonne idée !
Il faut dire qu’avant ça, ils se faisaient appeler Sprat, en anglais « sardine fumée » !
5 – « Marcia Baila »
Les Rita Mitsouko sortent leur premier album éponyme en 1984, qui contient le tube qui les fait connaître : « Marcia Baila ».
Cette chanson entraînante est pourtant un hommage à leur amie décédée d’un cancer en 1983, la chorégraphe argentine Marcia Moretto.
Petite info : vous pouvez même l’écouter en espagnol, interprétée par … Ricky Martin !
6 – « Le petit train »
Cette chanson du troisième album Marc et Robert (1988) est un autre exemple du mélange des genres propre aux Rita Mitsouko.
Sur une mélodie guillerette, les paroles évoquent une chanson d’André Claveau et décrivent le trajet des « trains de la mort », menant les prisonniers aux camps nazi.
Un thème cher à Catherine Ringer, dont le père, Sam, peintre d’origine juive ashkénaze polonaise, fut déporté dans neuf camps de concentration durant la Seconde Guerre mondiale.
Le groupe raconte d’ailleurs son histoire en 2000, dans leur chanson « C’était un homme ».
7- Des collaborations inoubliables
- Avec Jean-Paul Gaultier qui dessina la robe corset pour le clip de « Marcia Baila »
- Avec Jean-Baptiste Mondino, qui réalisa le clip de « C’est comme ça »

- Le duo Catherine Ringer – Marc Lavoine « Qu’est-ce que t’es belle »
- « Singing in the shower » avec The Sparks

8 – Le regret de Fred Chichin
Le plus gros succès des Ritas est leur deuxième album sorti en septembre 1986, The No Comprendo, qui contient trois tubes :
« Les Histoires d’A. », « Andy » et « C’est comme ça ».
De quoi réjouir le groupe qui veut à la fois toucher le public, profiter de l’industrie et maintenir son artisanat.
Cependant, Fred Chichin n’arrive pas à s’imposer sur le marché anglophone.
Quelques chansons en anglais sortiront au fil des opus, sans obtenir le succès escompté.
Un regret pour le guitariste, décédé en novembre 2007 d’un cancer fulgurant.
9 – Une voix sur BO
À part les succès des Rita Mitsouko souvent employés dans les films, Catherine Ringer a aussi participé à la création de certaines BO.
- Un grand cri d’amour (Josiane Balasko, 1997) : « Eso es el amor »
- Les Trois Frères (Les Inconnus, 1998) : « Doux Daddy »
- Liberté (Tony Gatlif, 2010) : « Les Bohémiens »
- Adèle Blanc-Sec (Luc Besson, 2010) : « L’Adèle »
10 – Enfants de la balle
Le couple Chichin-Ringer a eu trois enfants, artistes eux-aussi.
L’actrice Ginger Romàn et les membres du groupe Minuit, la chanteuse Simone Ringer et le guitariste Raoul Chichin.

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