Cartes, fleurs, chocolats … et mises à mort !

Pourquoi le 14 février ?
Comme souvent, la Saint-Valentin vient de l’Antiquité.
Chaque 15 février, avaient lieu à Rome les Lupercales (Lupercalia).
Une fête en l’honneur de Faunus, le protecteur des troupeaux, assimilé à Pan, dieu (pervers) de la fécondité, et Junon Februata, dans ce cas la déesse de la fièvre amoureuse.
En l’honneur de l’épouse de Jupiter, les jeunes femmes participaient à une « loterie de l’amour ».
Elles « gagnaient » leur compagnon dans un tirage au sort.
De leur côté, les prêtres consacrés à Faunus et Pan (les Luperques) sacrifiaient des chèvres et couraient nus, frappant les femmes avec des lanières en peau de bouc, pour accroître leur fécondité …
Charmant !
Malgré la chute de l’Empire romain, certains de ces rites se pratiquent encore au Moyen-Âge.
Comme le tirage au sort des couples, appelé « valentinage », par la suite formellement interdit par l’Église.
La date choisie par les Romains est conservée au fil du temps.
Puis, on désigne le 14 à partir du XIVe siècle, car les Anglais voyaient cette date comme le jour d’accouplement des oiseaux.
C’est également vers cette époque qu’apparaissaient les premières légendes autour d’un certain Valentin …
Qui est donc Valentin ?
Ou plutôt, lequel est-il ?
Car chaque 14 février, l’Église catholique commémore trois martyrs appelés Valentin.
On admet généralement que « la fête des amoureux » a un lien avec Valentin de Terni, moine qui vécut au IIIe siècle, pendant le règne de l’Empereur romain Claude II.
Celui-ci avait interdit les mariages des jeunes hommes, afin d’en faire de meilleurs soldats.
Le prêtre chrétien désobéit et célébra plusieurs unions en secret.
D’après la légende, l’Empereur le fit emprisonner.
Valentin de Terni serait tombé amoureux de Julia, la fille aveugle de son geôlier, à qui il aurait rendu la vue.
Ce miracle aurait fâché le souverain, au point d’ordonner sa décapitation.
Le jour précédant son martyre, Valentin aurait glissé une courte lettre d’amour à Julia, signée d’un : « de la part de votre Valentin. »
Valentin de Terni devient « le patron des amoureux » dès 1496 grâce au pape Alexandre VI.

D’où viennent les symboles
De l’amour légendaire de Valentin et Julia, naît la coutume de s’envoyer des « billets doux » (parfois directement appelés « valentins »).
C’est d’ailleurs à cause des cartes de vœux que le marketing s’empare de la fête semi-païenne / semi-catholique.
Les premières ont été produites en 1847, dans le Massachussets (États-Unis), par une jeune fille de 19 ans, Esther Howland, qui inventa la chaîne de montage (bien avant Henry Ford !).

Les cœurs sont évidemment les premiers symboles utilisés pour les illustrer.
Mais également les Cupidons, enfants ailés et armés d’arcs et de flèches, références au dieu romain de l’Amour.
Si on offre des chocolats, c’est pour sa réputation d’aphrodisiaque.
Les Empereurs aztèques en consommaient avant de visiter leur harem !
Quant aux fleurs, il s’agit d’un rappel des fêtes païennes autour du Printemps.
Elles marquent la fin de l’hiver et le renouveau de la Nature, que l’on assimile désormais à celui de l’Amour.
Pourquoi la rose, en particulier?
Parce qu’elle est un des attributs associés à Vénus, déesse de l’Amour et la Beauté (Aphrodite dans la mythologie grecque).
